E-gouvernement : La Tunisie devant le Maroc et l’Egypte

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D’après le récent classement 2024 de l’Indice de développement de l’e-gouvernance rendu public par le département des affaires économiques et sociales de l’ONU, la Tunisie occupe un meilleur classement que ses voisins, en l’occurrence le Maroc et l’Egypte. D’après cette même source, seuls six pays africains figurent dans le Top 100 mondial. Pour rattraper son retard sur le reste du monde, l’ONU recommande à l’Afrique de «prendre un élan significatif ».

L’indice de développement de l’e-gouvernement (Egdi) en Afrique a augmenté de 4,8 % entre 2022 et 2024, passant de 0,405 4 à 0,424 7, selon un tout récent rapport de l’Organisation des Nations unies (ONU). Une enquête a ainsi  été réalisée et a porté sur des avancées réalisées en matière de développement numérique des administrations publiques par les 193 Etats membres. D’après le département des affaires économiques et sociales de l’ONU, seuls six pays africains figurent dans le Top 100 mondial. Les données utilisées proviennent essentiellement des institutions onusiennes: Union internationale des télécommunications (UIT), l’Unesco et données collectées par le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies.

Indices d’évaluation

La bonne nouvelle est que même si le continent continue d’accuser un retard notable sur les pays développés, la transformation numérique est en bonne voie sur le continent. D’après plusieurs études, quelques pays parviennent à réaliser de bonnes performances. D’ailleurs, selon l’Egdi, certains ont même réalisé des progrès significatifs dans la fourniture de services gouvernementaux de qualité.

Il est à signaler que l’objectif de cet indice est d’évaluer la capacité des gouvernements à intégrer les technologies de l’information pour améliorer l’efficacité des services publics en s’appuyant sur trois piliers, chacun comptant plusieurs critères : Capital humain ou HCI (taux d’alphabétisation des adultes, taux brut de scolarisation, années de scolarité attendues, années moyennes de scolarité), Infrastructures de télécommunications ou TII (cadre institutionnel, prestation de services, mise à disposition de contenus, technologie et participation électronique) et les Services en ligne ou OSI, (cadre institutionnel, fourniture de services, fourniture de contenus, technologie et e-gouvernement).

Les 193 pays et territoires qui ont été passés au crible et les résultats qui en découlent dressent le bilan du développement de l’administration électronique dans une perspective mondiale, régionale et nationale. Il analyse, également, les performances régionales et identifie les principales tendances à l’aide de l’Indice de développement de l’administration électronique des Nations unies (Egdi).

L’Afrique à la traîne

« Les pays sont classés d’une échelle allant de 0 à 1. Plus l’Egdi d’un pays est proche de 1, plus le pays est performant et vice-versa. La moyenne mondiale s’est établie à 0,6382 contre 0,6102 en 2022, attestant des progrès réalisés au niveau mondial. En fonction des notes obtenues, les pays sont organisés en 6 classes de notation décroissante : V2, V1, HV, H3, H2 et H1 », explique le rapport de l’instance onusienne. Ce travail fait ressortir une autre réalité ; les disparités relevées en matière d’infrastructures numériques, de connectivité, de compétences numériques et de préparation au gouvernement électronique sont significatives et persistent dans la région africaine. « Le continent affiche un indice moyen de 0,4247, contre une moyenne mondiale de 0,6382 », mentionne le rapport.

Selon la même source, « une analyse des indicateurs Egdi passés et présents confirme que même avec les projections les plus optimistes, l’Afrique ne parviendra pas à combler le fossé numérique avec les autres régions d’ici 2030. Cela souligne le besoin urgent d’efforts accélérés et de solutions innovantes pour réduire la fracture numérique. Ces 193 pays sont bien placés pour renforcer encore le développement de leur gouvernement électronique s’ils continuent d’investir et de s’engager dans la transformation numérique ».

Toutefois, plusieurs pays africains ont réalisé d’importants progrès ces dernières années réduisant fortement leur fracture numérique avec les pays développés. C’est le cas de l’Afrique du Sud (40e place), de Maurice (76e), de la Tunisie (87e), du Maroc (90), des Seychelles (92e) et de l’Égypte (95e) qui figurent dans le Top 100 mondial de l’Egdi. Ces pays, hormis l’Égypte, ont des scores supérieurs à la moyenne mondiale.

Pour ce qui est des premiers classements au niveau continental, l’Afrique du Sud et Maurice sont les leaders du développement de l’e-gouvernement et ont ainsi rejoint, pour la première fois, le groupe très élevé de l’Egdi. Ces premiers classements reflètent les importants progrès en matière de compétence, de services et d’infrastructures gouvernementales numériques. Avec des scores respectifs de 0,8616 et 0,7506, ces deux pays se classent au 40e et 76e rang mondial.

L’île Maurice bénéficie, également, d’un score global respectable de 0,7506. Et grâce à ses performances au niveau de l’infrastructure de télécommunications, le pays a obtenu la meilleure note au niveau du continent et l’une des meilleures notes au monde avec un score de 0,9159. Toutefois, Maurice accuse une faiblesse au niveau des services en ligne (0,5903).

Les bons et les moins bon au niveau mondial

Au niveau mondial, le Danemark, l’Estonie et Singapour se distinguent avec des scores respectifs de 0,9992, 0,9954 et 0,9362. A l’opposé, au bas du classement, on trouve des pays d’Afrique subsaharienne. D’ailleurs, les quatre dernières places sont occupées par des pays africains. La Centrafrique ferme le classement au 193e rang mondial avec un score de 0,0947. Juste devant, se trouvent le Soudan du Sud (192e mondial ; 0,1191), la Somalie (191e mondial ; 0,1468) et l’Érythrée (190e mondial ; 0,1576).

Selon le rapport « E-Government Survey 2024 » de l’ONU, « même si le développement de l’e-gouvernement en Afrique suit généralement une tendance à la hausse, il lui reste encore à prendre un élan significatif. Il est largement reconnu dans la région que la numérisation est essentielle au développement durable, et la stratégie de transformation numérique pour l’Afrique (2020-2030) a été formulée par l’Union africaine pour libérer le pouvoir de transformation des technologies numériques ».

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